L’éducation des jeunes enfants connaît une transformation, s’éloignant des méthodes purement traditionnelles pour adopter des approches plus dynamiques. Si les supports classiques d’apprentissage restent une base pertinente, de nouvelles initiatives explorent l’intégration des arts pour renforcer l’acquisition des connaissances académiques.
Les fiches d’activités, une base éprouvée
En maternelle, les programmes s’appuient souvent sur des fiches d’exercices conçues pour développer des compétences clés. Ces activités couvrent un large éventail de domaines : la culture, l’observation de la vie quotidienne ou la découverte du monde. Des dossiers spécifiques se concentrent sur le graphisme (travail sur les ronds, les traits obliques, les points et les croix), les mathématiques, l’éveil à l’écriture ou encore la lecture. Des exemples concrets incluent l’étude du cycle de vie de la grenouille, du têtard à l’adulte, ou des ateliers de découpage visant à améliorer la dextérité manuelle des jeunes élèves, comme le tracé sur des dessins de champignons ou de feuilles d’automne.
Une initiative innovante aux États-Unis
Parallèlement à ces méthodes structurées, une approche différente gagne du terrain outre-Atlantique. À l’école 3-D de Petal, dans le Mississippi, les élèves de troisième année (équivalent du CE2) explorent des sujets académiques, comme la vie des abeilles, non pas prioritairement à travers des livres, mais par le biais des arts de la scène. Cette méthode fait partie de la « Whole Schools Initiative », un programme éducatif soutenu par la Commission des Arts du Mississippi.
Apprendre par le théâtre
Alors que les élèves de Petal étudient les abeilles, ils participent activement à des leçons engageantes qui se transforment en véritables cours de théâtre. « C’est vraiment amusant, » témoigne Kohen Weldon, « parce que c’est amusant de jouer ce que l’on apprend. » Katsie Wells ajoute : « Pour moi, c’est bien plus amusant, car nous faisons plus que rester assis sur nos chaises. » Les élèves ne restent en effet pas passifs ; ils sont encouragés à créer leurs propres sketchs sur les sujets étudiés, à se déguiser et à jouer leurs rôles.
L’intégration des arts comme outil pédagogique
Cette activité est supervisée par Chris Espinosa XYZ, un artiste-enseignant invité, certifié par le Kennedy Center et spécialiste de l’intégration des arts. « Nous pratiquons l’intégration des arts, où nous lions l’art à une matière académique, » explique M. Espinosa XYZ. « L’objectif est d’amener les enfants à nous démontrer leur compréhension du contenu qu’ils apprennent via une forme artistique. Dans mon cas, c’est le théâtre ou le mélodrame. » Il intervient dans plusieurs niveaux de l’école 3D, aidant certains élèves avec les sciences et d’autres avec les arts du langage.
Former les enseignants à de nouvelles méthodes
Les enseignants titulaires de l’école sont également enthousiastes. « C’est notre première année en tant que ‘Whole School’, » précise Elisabeth Jolly, enseignante et thérapeute spécialisée dans la dyslexie à l’école Petal 3D. « Ce processus implique de faire venir des artistes pour qu’ils enseignent selon leur méthode et leur style. C’est bénéfique pour les élèves, mais aussi pour nous, les enseignants, afin que nous puissions glaner des idées sur comment lier ce qu’il fait à nos propres leçons. »