Coupures d’électricité : l’inquiétude grandit face aux fermetures d’écoles en matinée

À l’approche de l’hiver, les coupures d’électricité programmées suscitent de nombreuses inquiétudes, notamment dans le secteur de l’éducation. Magalie Icher, présidente de la Fédération des Conseils de Parents d’Élèves (FCPE), déplore le manque de dialogue entre les autorités et les familles, alors que la possibilité de suspendre l’école le matin en cas de délestages est évoquée par le gouvernement.

Selon les prévisions de RTE, le gestionnaire du réseau électrique, des délestages tournants de deux heures pourraient être mis en place dès le mois de janvier si la tension sur le réseau devient trop forte, notamment durant les pics de consommation entre 8h et 12h, puis entre 18h et 20h. Si certains sites comme les hôpitaux ou les commissariats sont exemptés de ces coupures, les établissements scolaires, eux, pourraient être directement impactés.

Le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, a confirmé cette éventualité lors du salon Educatech Expo à Paris. Il a précisé que, lors des journées concernées, les écoles resteraient fermées le matin, avec une reprise des cours l’après-midi. Un service de restauration serait néanmoins maintenu pour les élèves demi-pensionnaires. Une décision qui ne fait pas l’unanimité.

Pour Magalie Icher, cette mesure reflète un manque de considération pour l’école et les enfants. Elle pointe du doigt l’absence de préparation et de communication en amont : « Cette décision donne l’impression que l’école n’est pas une priorité. Nous avions demandé à l’Éducation nationale quelles seraient les conséquences des coupures sur le fonctionnement des établissements, mais nous n’avons jamais obtenu de réponse. »

La présidente de la FCPE s’inquiète également des difficultés d’organisation pour les familles. Une fermeture matinale poserait, selon elle, un sérieux problème de garde pour les enfants. « Comment les parents peuvent-ils aller travailler sans pouvoir déposer leurs enfants à l’école ? Même si l’on est prévenus trois jours à l’avance, cela ne garantit pas que les employeurs autorisent une absence. Et que se passera-t-il si ce n’est pas possible ? Les enfants resteront seuls à la maison ? »

Elle souligne que ces contraintes ne se limitent pas à la question de la garde. L’enseignement à distance, difficile à mettre en œuvre pour tous, notamment dans les zones rurales ou pour les familles modestes, n’est pas une solution viable selon elle. « Ce n’est pas entendable de dire aux parents que leurs enfants n’iront pas à l’école le matin, sans proposer d’alternative claire ni concertée. »

Dans ce contexte, la FCPE appelle le gouvernement à revoir sa copie et à intégrer davantage les représentants des parents d’élèves dans les discussions à venir. Pour elle, il est urgent de trouver des solutions équitables et cohérentes qui garantissent le droit à l’éducation, même en temps de crise énergétique.