La semaine a été particulièrement difficile pour les étudiants chinois aux États-Unis. Le 28 mai, le département d’État américain a annoncé le lancement d’une campagne visant à révoquer de manière « agressive » certains visas d’étudiants. Cette initiative marque un tournant dans la politique américaine vis-à-vis des étudiants étrangers, et en particulier des ressortissants chinois.
Les premiers visés sont les étudiants inscrits dans des disciplines jugées « sensibles » ou d’intérêt stratégique pour la Chine, telles que les sciences et l’ingénierie. Le gouvernement américain estime que certaines de ces formations pourraient être exploitées à des fins technologiques ou militaires par Pékin. Par ailleurs, la campagne cible également les étudiants ayant des liens, même non précisés, avec le Parti communiste chinois. Les critères d’évaluation de ces « connexions » n’ont cependant pas été clairement définis, laissant place à une grande incertitude.
À ce stade, on ignore combien de jeunes seront directement concernés ni l’ampleur réelle de la mesure. Néanmoins, le climat de suspicion et de contrôle accru suffit déjà à inquiéter une large partie de la communauté étudiante chinoise aux États-Unis. Pour beaucoup d’entre eux, l’avenir devient soudainement plus incertain.
Ce durcissement intervient alors que l’intérêt des étudiants chinois pour l’enseignement supérieur américain avait déjà commencé à faiblir ces dernières années. Les tensions diplomatiques entre Pékin et Washington, les difficultés d’obtention de visas, ainsi que les sentiments croissants de rejet perçus sur les campus américains, ont poussé de nombreux jeunes à explorer d’autres options.
Les destinations alternatives comme le Royaume-Uni, le Canada ou encore l’Australie attirent désormais une part croissante de cette population étudiante, en quête d’un environnement plus stable et accueillant. L’image des États-Unis en tant que terre d’opportunité académique et professionnelle semble peu à peu se ternir.
Pour les jeunes Chinois en pleine réflexion sur leur avenir, les universités américaines ne représentent plus forcément le choix rêvé qu’elles incarnaient autrefois. Entre incertitude politique, pressions géopolitiques et obstacles administratifs, la promesse d’un diplôme américain s’est transformée en pari risqué.