Écoles menacées par les coupures de courant : l’inquiétude des parents face à la fermeture matinale

Face à la possibilité de coupures d’électricité cet hiver, les écoles françaises pourraient être amenées à fermer leurs portes le matin. Cette perspective, envisagée par le gouvernement et le gestionnaire du réseau électrique RTE, suscite une vive inquiétude chez les parents d’élèves, notamment en raison du manque de concertation sur la gestion de ces interruptions.

À l’approche de la saison hivernale, les autorités anticipent une tension accrue sur le réseau électrique lors des pics de consommation, notamment entre 8h et 12h ainsi qu’en soirée. Pour limiter les risques de surcharge, des délestages temporaires de deux heures pourraient être organisés dans certaines zones du territoire, en fonction des besoins. Bien que certains lieux comme les hôpitaux, les commissariats et les prisons bénéficient d’un statut prioritaire et resteront alimentés en toute circonstance, les écoles ne figurent pas parmi ces bâtiments sanctuarisés.

Le ministre de l’Éducation nationale a récemment confirmé que, lors de ces journées de délestage, les établissements scolaires concernés n’ouvriraient pas leurs portes le matin. Les élèves pourraient alors reprendre les cours en début d’après-midi, et un repas serait prévu pour ceux qui déjeunent habituellement à la cantine. Cette organisation soulève de nombreuses interrogations chez les familles, qui devront s’adapter à ces changements de dernière minute.

Pour Magalie Icher, présidente de la Fédération des Conseils de Parents d’Élèves (FCPE), la décision a été prise sans véritable dialogue avec les principaux concernés : les parents. Selon elle, il est difficilement concevable que l’on puisse annoncer, du jour au lendemain, que les enfants ne se rendront pas à l’école le matin, sans solution alternative pour la garde ou l’organisation familiale. Elle souligne également que l’enseignement à distance ne pourra pas être mis en place dans ces conditions, les élèves et leurs familles n’ayant pas tous accès à une connexion fiable, ni aux outils nécessaires.

Au-delà des difficultés de garde, la présidente de la FCPE alerte sur le risque de désorganisation généralisée : certains élèves internes, vivant loin de leur établissement, seraient particulièrement pénalisés. Les familles s’inquiètent aussi de l’accumulation de retards et d’éventuelles répercussions sur le suivi scolaire des enfants, notamment pour ceux qui sont déjà en situation de fragilité.

Cette mesure exceptionnelle, envisagée pour faire face à une situation énergétique tendue, met en lumière la complexité de la gestion des infrastructures scolaires face aux imprévus. Les parents réclament un véritable dialogue avec les autorités et la mise en place de solutions concrètes afin de garantir la continuité éducative tout en tenant compte de la réalité quotidienne des familles.

Dans ce contexte, la question de l’organisation et de la communication entre les différents acteurs de la communauté éducative reste centrale, afin de limiter l’impact de ces coupures de courant sur la scolarité et le bien-être des élèves.